Ville animée, quartiers à rouler
- La Rédaction
- 15 juil. 2023
- 4 min de lecture
Monsieur le Maire et Président de la Communauté d'Agglomération,
Nous avons pris connaissance de la campagne lancée par le Club des villes et territoires cyclables et marchables, dénommée Ville apaisée, quartiers à vivre.
La campagne Ville apaisée, quartiers à vivre a été lancée à Vitré, Saint-Brieuc et Rennes à l’occasion d’un voyage d’étude, les 8 et 9 juin 2023. Portée par le Club des villes et territoires cyclables et marchables, Rue de l’Avenir et leurs partenaires, cette démarche vise à « inciter et soutenir les collectivités à maintenir et à améliorer la qualité de vie en ville et l’attractivité de ses quartiers ».

Réduire la place de l’automobile est indispensable pour un meilleur partage de l’espace public. Différents leviers peuvent être sollicités pour évoluer vers des quartiers apaisés, l’organisation spatiale des fonctions urbaines, la limitation du stationnement, les plans de circulation évitant le transit, etc. Les « oubliés de la circulation » que sont aujourd’hui les enfants, les aînés et les personnes à mobilité réduite peuvent alors retrouver une autonomie indispensable pour leurs déplacements.
Et voici comment on voit les choses à Niort, sous votre contrôle.
Dans un monde où les voitures règnent en maîtresses sur l'espace public, certains voudraient repenser nos villes pour un partage plus équilibré. Mais, chers lecteurs, est-il vraiment nécessaire de céder à cette mode émergente qui prône la marche à pied, le vélo et les transports collectifs ? Ne devrions-nous pas plutôt célébrer ces villes bien adaptées à l'automobile, où la vitesse et la motorisation individuelle règnent en maîtres absolus ? Laissez-moi vous emmener dans un voyage à travers Niort, où la voiture est reine et où l'urbanité est reléguée au second plan.
Une ville pour les frétillants automobilistes : dans cette ville merveilleusement adaptée à l'automobile, l'espace public est presque entièrement dévoué à la motorisation individuelle. Marcher ? Pédaler ? Quelle idée saugrenue ! Ici, il n'y a que des vastes avenues, des parkings dans chaque quartier, des giratoires, et des feux de circulation qui rythment notre existence. Qui a besoin de trottoirs accueillants quand on peut circuler à toute allure sur de vastes avenues asphaltées ?
Le quotidien des piétons et des cyclistes, ces intrépides aventuriers, est un véritable défi dans notre ville. Ils doivent rivaliser avec les voitures pour conquérir le moindre centimètre carré de l'espace public. Traverser la rue devient une expérience digne d'un jeu vidéo, où chaque pas peut être le dernier. Les cyclistes, quant à eux, doivent se contenter de rares pistes et bandes cyclables étroites, souvent envahies par les voitures en quête d'une place de stationnement pratique.
Des bienfaits ignorés : Bien sûr, certains pourraient argumenter en faveur de modes de transport plus durables, mettant en avant les bénéfices pour la santé, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la diminution de la congestion routière. Mais que peuvent-ils bien savoir ? Après tout, la voiture individuelle est notre fidèle alliée et le moteur de notre économie depuis des décennies, nous offrant la liberté de nous déplacer à notre guise, sans devoir supporter les horaires contraignants des transports en commun. De fait, la gratuité de ces derniers plait beaucoup aux (futurs) électeurs et, ainsi, les jeunes piétons et cyclistes l'empruntent massivement , pour éviter la fatigue.
Les autorités locales ont également un rôle crucial dans le maintien de cette culture automobile. Les amendes pour excès de vitesse ? Rarissimes, et un simple jeu pour les pilotes urbains que nous sommes, nous livrant à des compétitions quotidiennes dans les rues. Les restrictions de stationnement ? De simples obstacles à contourner pour les experts du créneau. Dans notre ville, les règles de la route sont plus souples que le chewing-gum oublié sous un siège de voiture.
La nécessaire évolution : Certes, il y a quelques voix, de l'opposition, qui s'élèvent pour réclamer une meilleure qualité de vie, des rues plus agréables, des espaces verts et des aménagements favorables aux modes de transport doux. Mais pourquoi diable se soucier de toutes ces fadaises ? Ne pouvons-nous pas simplement continuer à vrombir joyeusement dans nos automobiles, ignorant les conséquences sur notre environnement et notre santé ?
Alors que le monde entier semble se tourner vers des villes durables, il est temps de remettre en question cette tendance absurde et de défendre vaillamment les vertus de l'automobile. Oublions la marche, le vélo et les transports collectifs, car rien ne peut rivaliser avec le plaisir insatiable de conduire notre cher véhicule personnel, ne serait-ce que pour emmener les enfants à l'école. Pourquoi partager l'espace public lorsque nous pouvons l'accaparer avec nos voitures, monopolisant chaque centimètre carré avec notre grandeur mécanique ?
Les bienfaits de l'automobile sont innombrables : des embouteillages quotidiens qui nous permettent de profiter pleinement du paysage urbain, des gaz d'échappement qui colorent notre atmosphère d'une belle teinte grise et des klaxons stridents qui créent une symphonie urbaine unique. Qui a besoin de tranquillité et de convivialité lorsque l'on peut avoir des bouchons et du stress en abondance ?
Certains pourraient argumenter en faveur de la marche et du vélo, invoquant des bienfaits pour la santé et l'environnement. Mais pourquoi se soucier de notre bien-être physique et de la planète alors que nous pouvons simplement nous asseoir confortablement dans nos voitures climatisées et laisser les autres résoudre ces problèmes ?
En fin de compte, choisissons de défendre fièrement l'automobile, même si cela signifie sacrifier l'espace public, la qualité de vie et notre avenir. Après tout, qui a besoin de villes belles, diverses et ouvertes lorsque l'on peut simplement avoir des rues bondées et des parkings à perte de vue ? Prenons le volant et conduisons vers un avenir où l'automobile règne en maîtresse incontestée et où les piétons, les cyclistes et les transports collectifs sont relégués au rang de simples divertissements.
C'est pourquoi nous soutenons ardemment la campagne Ville animée, quartiers à rouler que vous avez lancée récemment, vous pouvez compter sur nous pour défendre vos valeurs.
Vive la congestion automobile, vive le stationnement en centre ville, vive la France
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