L’effort de guerre contre les cyclistes
- La Rédaction
- 12 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 mars
Monsieur le Maire et Président de la Communauté d'Agglomération,
La sécurité est une affaire sérieuse. Vous l’avez bien compris car les articles fleurissent dans les journaux, ce n’est plus un tabou comme vous dites. Par exemple, vous avez interdit les vélos dans les zones piétonnes, ces dangers publics qui terrorisent les piétons que nous sommes, une fois descendus de voiture. Et avec la vidéosurveillance du centre ville, tout est mis en place pour les coincer. On les aura. Certaines villes ont déjà commencé à les verbaliser, ce sera bientôt le tour de Niort.
C’est aussi pourquoi vous avez demandé à la Police municipale et aux agents de surveillance de la voie publique d’abandonner leurs vélos. Et de reprendre des voitures pour arpenter ces mêmes zones piétonnes. Ainsi, ils montrent l’exemple : la voiture est de loin le meilleur mode de déplacement, en toute sécurité.
Ceci étant dit, la circulation est un sujet délicat mais ce n’est pas tabou non plus. En regardant bien, nous comptons 175 giratoires ou ronds-points dans le périmètre de votre agglomération, c’est à dire 175 lieux conçus pour favoriser la fluidité de nos véhicules motorisés au détriment de la sécurité des cyclistes. Il faut savoir faire des choix, et ces giratoires sont là pour rappeler que les vélos n’ont rien à faire dans notre espace.
Alors de temps en temps, comme vous nous l’avez demandé, on en fauche, sur le côté, par l’avant ou par l’arrière. Une fois allongés sur le bitume, ils font moins les malins. En moyenne nous en fauchons 2-3 par mois. Notez bien que souvent ils tombent tout seuls, car nous prenons soin de libérer quelques décilitres d’huile ou de gasoil dans les virages. Ainsi nos carrosseries ne sont pas exposées et tout se passe discrètement.
Tout cela est une façon de les encourager à reprendre leur véhicule : c’est le concept de la dissuasion mais mis en pratique. Nous ne faisons pas semblant et ça marche très bien. Comme convenu, ce sont des zones de non droit, du fait que ça tourne beaucoup, et la vidéosurveillance est donc absente.
Soyez tranquille, avec 175 giratoires, votre territoire est bien quadrillé, et la défense de l’automobile peut être efficace partout : impossible d’aller à Chauray, Aiffres, Bessines, Vouillé, St Liguaire à vélo sans risque de se faire renverser ou de tomber plusieurs fois. Donc que font les rares têtes brûlées qui auraient envie de pédaler pour aller travailler, faire leurs courses, ou emmener leur progéniture à l’école ? ils se rendent à l’évidence, prennent leur voiture, participant ainsi activement et utilement à l’effort de guerre contre les cyclistes. Tous solidaires.
Tout cela vous sera bientôt confirmé par l’enquête de la FUB, qui vous permettra de vérifier que les ronds-points-noirs sont bien en place.
Vive la télésurveillance des cyclistes qui s’attaquent aux piétons descendus de voiture, vive le giratoire français, vive la France motorisée.
Comentarios