Lorsque Amboise supprime ses chaucidous

Monsieur le Maire et Président de la Communauté d'Agglomération,

Ah quelle chance, quel privilège et quel bonheur nous avons eu ! Vous rencontrer au camping de l’île d’or à Amboise, ce camping municipal tellement convivial qu’on aurait envie d’y habiter toute l’année.

Vous étiez avec toute votre petite famille, dans un magnifique camping car. Pour respecter votre intimité, nous ne publions pas les nombreuses photos que nous avons prises lors de l’apéritif que vous nous avez offert. Mais nous les gardons précieusement en souvenir.

Nous avons pu croiser nos expériences, car nous sommes nous-mêmes des passionnés du camping car, seul moyen de rester en contact direct avec un moteur, toujours prêt à démarrer, de jour comme de nuit. Qu’espérer de mieux pour passer de bonnes vacances, qu’un lit installé sur un pot d’échappement et avec des suspensions que nous pouvons éprouver lors de nos ébats ? Entre le petit évier, le petit frigo, la petite TV, la petite douche, la petite table, la petite terrasse que nous aménageons devant la porte, avec un joli auvent, nous sommes dans une maison de poupée. Toujours partants pour l’apéro avec les amis. Tout en restant les rois de la route.

Nous devons réserver quelques heures chaque jour pour aspirer, laver, brosser, faire briller notre engin. Avant de le sortir pour une promenade. Avec la climatisation c’est un pur plaisir.

Bien sûr, revenus au camping, nous sommes un peu gênés par les cyclo-voyageurs, bien serrés sur un emplacement de petite taille. Enfermés dans leurs minuscules tentes où ils peuvent à peine bouger, leurs fermetures Eclair font beaucoup de bruit ; hélas elles n’ont pas le son mélodieux de nos portes coulissantes : ziiiiiiich’clac !

Il paraît qu’ils utilisent des véloroutes. Vous comme nous, on ne sait pas vraiment ce que c’est. Les vélos on ne connaît que trop, et les routes nous appartiennent.

Avec la curiosité qui nous caractérise, et le sens inné que nous avons du respect du code de la route motorisée, nous avons remarqué, comme vous, des signes étranges sur la chaussée qui enjambe la Loire.

Il nous a fallu un peu de temps pour comprendre. Avec votre perspicacité, on y distingue nettement des marques d’un ancien « chaucidou », ce dispositif avec des pointillés qui permet si bien d’enfermer les cyclistes dans une bande étroite de 50cm. C’est pratique car, lorsque ils sont coincés entre ce pointillé et la bordure de trottoir, on peut les doubler plus facilement, en les obligeant à serrer les fesses. C’est tout ce qu’ils méritent. A Niort vous êtes des spécialistes, en avez mis partout et nous vous en remercions. Niort est vraiment la capitale des aménagements cyclables en peinture.

Pont du Maréchal Leclerc, chaucidou supprimé en juin 2024 et remplacé par une ligne continue

Ponts Maréchal Leclerc : marquage régulier de la zone 30 au sol et suppression (décapage) du chaucidou. Marquage d’une ligne continue axiale afin de contraindre les voitures à rester derrière les cyclistes. Le dépassement des cyclistes ne sera donc plus possible sur les ponts. Il s’agira d’une voie partagée : les cyclistes ne seront plus autorisés à rouler sur les trottoirs (sauf pied à terre).

Les chaucidous serre-fesses à Niort, rue de Ribray

Donc à Amboise, c’est l’exemple à ne pas suivre. Le lobby du vélo, on ne sait comment, a réussi à imposer son souhait de donner priorité au vélo, de le replacer au centre de la chaussée, juste pour nous embêter. On les connaît, leur plus grand plaisir c’est de nous faire lambiner. Si ça continue on ira plus vite à pied, quelle misère.

En même temps avec nos campings car, on les surveille de haut, et au lieu de les coller sur le côté, c’est avec le pare choc avant que nous venons chatouiller leurs sacoches multicolores en plastique, tellement remplies qu’ils ne savent plus ni accélérer ni freiner.

Mais nous étions aussi là pour visiter cette ville en votre compagnie, et surtout la fameuse rampe hélicoïdale de la tour, qui permettait à des carrosses de s’élever dans le château.

Grâce à vous, et à votre puissant réseau, nous avons eu l’immense privilège de la gravir avec nos camping car. Un grand moment, tout comme celui de la marche arrière à la caméra de recul pour redescendre. Sûr que vous en garderez vous même un souvenir inoubliable.

Maintenant que nous avons fait plus ample connaissance, nous sommes impatients de vous retrouver aux prochaines vacances.

Vive le camping car, vive l’espace public concédé aux véhicules motorisés, vive la France.

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