top of page
Rechercher

Se défendre contre les vélos : Vauban n'aurait pas fait mieux

Dernière mise à jour : 26 sept. 2022


Monsieur le Maire et Président de la Communauté d'Agglomération,


Pour s'assurer de réduire au maximum le nombre de vélos dans Niort, il convient d'examiner comment les empêcher de rentrer dans la ville ou de sortir. C'est une évidence.


C'est pourquoi il nous a semblé important d'évaluer le niveau de défense et la qualité des infrastructures pour s'assurer qu'elles répondent bien à ces exigences de fluidité pour les voitures et d'étanchéité pour les vélos.


Quelques cyclistes, dont le nombre progresse, sont capables de parcourir des distances depuis les communes voisines (Aiffres, Vouillé, Chauray, Echiré, Magné, Bessines, Coulonges). Il faut s'en préoccuper, et ce d'autant plus en raison de la montée en puissance des VAE, qui augmentent significativement leur rayon d'action. Beaucoup de communes deviennent accessibles à vélo au quotidien. Ce phénomène est très inquiétant.


Heureusement les solutions ne manquent pas et Niort les a habilement mises en œuvre.


Sans plus attendre, voici les moyens de défense que nous avons identifié.


Les giratoires


Un grand pas a été fait en ce sens depuis quelques décennies, nous nous en réjouissons. Parmi les différents pays européens nous sommes des champions.

Récemment, ces équipements ont permis aux gilets roses, nos amis, de nous apporter leur aide précieuse dans la défense de nos valeurs : pouvoir rouler plus vite, partout, sans péages, avec une essence moins chère, et de bons véhicules éprouvés et parfois dénués de tout perfectionnement technique. Nous avons toujours grand plaisir à voir rouler la Renault 14, les premiers diesels fumants, les anciennes camionnettes de la gendarmerie. Tout cela, avec une certaine nostalgie, nous rappelle les plus belles années de l'automobile, l'époque où les berlines françaises, de Citroën ou de Peugeot, faisaient notre fierté. Pour les sportifs il y avait la R8 Gordini, et bien sûr Alpine qui tente de renaître. Bref c'était la grande époque.


Reste que nous sommes beaucoup plus avancés que certains pays d'Europe du Nord. Nous avons pour cela de brillants ingénieurs, ayant suivi les meilleures formations telles que l'Ecole Pyrotechnique et l'Ecole Supérieure des Monts et Chaussées. Des cerveaux on en a.


Prenons l'exemple du Danemark, rendez-vous compte que ce pays n'a pas encore découvert les giratoires ! Il sont rarissimes là-bas. Au lieu de cela, les automobilistes sont obligés d'observer des feux, et on ne serait pas étonné de voir des agents de la circulation tellement leur retard est grand. Du coup on observe des hordes de cyclistes qui traversent tranquillement les intersections tandis que les voitures sont immobilisées, cela fait pitié.




Ne boudons pas notre plaisir, le giratoire est une arme redoutable contre les cyclistes. Ils ont cela en horreur. Impossible pour eux de savoir où se placer, à gauche, au milieu ou à droite, la chaussée y est souvent glissante, et il faut en même temps regarder de tous côtés, essayer de suivre une trajectoire et lever le bras pour changer de direction, tout cela au milieu des voitures. Un exercice périlleux. Le giratoire a donc un effet dissuasif de première importance.


Ainsi les giratoires de Bessines, le rond-point "Sicard", ceux de Aiffres, sont d'excellentes défenses anti-vélo.




Nous notons que le dernier aménagement à Aiffres a été finement réalisé, on a pris soin d'assimiler le cycliste à un piéton, il doit descendre de sa monture pour suivre le cheminement qui lui est réservé. Nous adressons toutes nos félicitations aux services techniques.




L'état de la chaussée


Comme chacun sait, un vélo est très mal suspendu. La bande rugueuse, le raccord de bitume, les pavés, les bordures de trottoirs, les nids de poule, les gendarmes couchés sont autant d'éléments qui leur font horreur. Il faut donc en faire grand usage, c'est un excellent moyen d'empoisonner leur quotidien et de les encourager à prendre leur véhicule. Le poids de nos voitures contribue aussi à renforcer le dispositif car nous prenons une part très active à la dégradation des routes et des rues. Le magnifique modèle électrique Taycan de Porsche pèse 2400kg, c'est dire.


Ainsi, l'avenue de Limoges, la rue d'Antes, la rue de la Mude, la route d'Aiffres, la rue Gambetta, pour ne prendre que quelques exemples, sont dans un très bon état de décrépitude et possèdent toutes les qualités pour effrayer les cyclistes.


Les chicanes


Nous pourrions nous en passer car nous sommes toujours respectueux des limitations de vitesse, moyennant le seuil de tolérance, que nous estimons à +50 % par rapport à la limitation affichée. Par exemple une limitation à 30 nous conduit à rouler à 50 (en arrondissant), 90 pour 70, 110 pour 90, etc. Nous avons même fait des tests, donc ces dispositifs sont parfaitement compatibles avec les règles que nous nous sommes fixées. Et c'est un bon moyen de mettre en œuvre les capacités de franchissement de nos véhicules et de tester leurs limites, cela nous amuse beaucoup. Et nous entraîne pour la conduite en rallye.


Pour nous le véritable intérêt est ailleurs, comme vous le savez, ces dispositifs sont d'excellents barrages à vélo. Des dangers redoutables, il ne faut pas s'en priver. Ils concourent ainsi à rendre leurs parcours périlleux et les encouragent vraiment à prendre leur voiture, c'est très efficace.


A ce titre l'aménagement de la rue d'Antes, truffée de barrages en tous genres, est une vraie réussite, à généraliser partout où c'est possible.


La largeur de la chaussée


Nous sommes heureux de constater l'accroissement, régulier au fil des années, de la taille de nos véhicules. Ainsi, se déplacer dans une Porsche Cayenne, une BMW X5 ou une Audi Q7 a tout de même plus d'allure que la Renault 16 de nos ancêtres. Quel progrès ! Avec plus de 2,20m de large nous pouvons en imposer sur la route et surtout en ville. Et sur les petites routes de campagne tout l'espace est pour nous. Nous laisserons de côté la production française qui suit tant bien que mal le modèle allemand, et notamment Renault qui a maintenant compris que, en dehors du SUV, point de salut.


C'est donc un excellent moyen de nous approprier l'espace public et d'inciter les cyclistes à laisser de côté leur moyen de transport ringard : si les infrastructures ne changent pas, la taille de nos véhicules progresse bien et rend de plus en impossible la cohabitation avec les vélos. Cela fonctionne très bien route d'Aiffres, avenue de Limoges, Avenue de Sevreau, route de Coulonges. Nous ne manquons jamais une occasion de serrer les cyclistes sur ces axes.


Nous avons échappé à la législation de certains pays tels que le Japon, qui privilégie les véhicules de petite taille. Nous les appellons les Kei cars et ce sont des véhicules dont la largeur ne doit pas dépasser 1,48m. Quelle misère !


La limitation de vitesse


Vous connaissez notre position en ce qui concerne la limitation de vitesse à 30km/h, mais nous savons que vous fermez les yeux sur le fait que nous faisons semblant de ne pas comprendre que la limite est passée de 50 à 30. Nous vous en sommes très reconnaissants.


Nous en comprenons les raisons car, bien évidemment le différentiel de vitesse avec un vélo est un élément essentiel pour son inconfort. Pour générer un stress maximum et leur rappeler qu'ils n'ont aucun pouvoir sur la route, nous prenons soin de ne jamais ralentir. Et dès que nous sortons de l'agglomération on appuie sur le champignon, par exemple Rue de la Mude.


La distance à respecter


Ce sujet nous inquiète car les lobbys du vélo sont intervenus en haut lieu pour définir de nouvelles règles du code de la route, inconnues auparavant. Ainsi, nous devrions laisser une distance de 1m en ville et de 1,50m en campagne, lorsque nous effectuons une manœuvre de dépassement.


Cela nous inquiète car, bien évidemment, comment voulez-vous que nous sachions à quel endroit se trouve la limite de notre véhicule ? Et comment estimer la distance demandée ? Tout cela n'est pas sérieux. Déjà nous avouons que nous serions bien incapables de vous dire quelle est largeur la chaussée, et tous n'ont pas notre niveau d'expertise pour connaître la largeur de leur véhicule. Bref cette règle venue d'on ne sait où est impossible à respecter. Heureusement, pour les mêmes raisons elle est impossible à contrôler, donc on s'en accommode.


Mais il y a pire. Dans certains pays, l'Espagne pour ne pas le nommer, cette distance a été unifiée, c'est 1,50m partout !! Or il faut bien pouvoir doubler les cyclistes en ville, ou les faire disparaître, CQFD.



L'interdiction de certaines routes aux cyclistes


Nos prédécesseurs ont eu la sagesse de prévoir des routes où la circulation est interdite aux vélos. C'est le cas pour les autoroutes bien entendu, et aussi pour certaines rocades, échangeurs, sous-terrains, etc.


A Niort les choses ont été bien faites, nous sommes bien servis. Par exemple, toute la rocade entre Bessines et Chauray est interdite aux vélos. De même que la route de Paris. Là nous sommes tranquilles. En revanche il reste un effort à faire sur le bd de l'Atlantique et le bd de l'Europe, c'est à dire partout où il y a 2 voies de circulation dans le même sens ouvertes aux cyclistes, nous comptons sur vous pour y remédier.


Les voies vertes


Il y a grand danger. Certains activistes se sont mis en tête de refaire passer des vélos sur l'ancienne voie ferrée de Niort en direction de Benet, voire au-delà. Un puissant lobby s'est développé, avec le soutien de l'AF3V, l'association française à 3 vitesses. Ils roulent sur d'anciens vélos à 3 pignons et ne sont pas capables d'affronter des pentes plus fortes, c'est pourquoi ils demandent à pouvoir aller sur les anciennes voies de chemin de fer, très peu pentues.


Nous tenons à vous avertir, le développement de cette voie verte constituerait une énorme brèche dans votre système de défense contre les vélos. Ils pourraient entrer librement jusqu'au cœur de la ville, sans qu'on ne puisse rien faire pour les en empêcher. Pour l'instant vous avez bien résisté à leurs demandes mais il faut tenir bon.


Il y a aussi l'itinéraire le long de la Sèvre mais des efforts ont déjà été faits pour rendre le parcours peu intéressant au quotidien pour les cyclistes : un revêtement rugueux et sableux impraticable en hiver, la longueur du parcours qui suit les méandres de la Sèvre, le quai Métayer où les voitures font de la résistance et occupent bien le terrain. En résumé les cyclistes ne peuvent pas envahir massivement la ville par cet itinéraire. Ne pas relâcher l'attention dans ce secteur.


Les éléments naturels


Il faut tirer parti du terrain pour renforcer le dispositif. Avec ses dénivelés, le territoire a de bons atouts pour lutter contre l'invasion des vélos en centre ville ou pour rendre impossibles les sorties, ce qui permet de piéger les vélos et de les cantonner dans la ville.


Au nord : des montées rue d'Antes et rue du Mal Leclerc

Au nord-Est : le passage en creux très marqué de l'avenue de Paris sous le bd de l'Europe, quasiment infranchissable et où les voitures ne lâchent rien

Au sud : peu de défenses naturelles hormis une petite côte rue de la Mude

Au Nord-ouest : montée route de Coulonges

A l'ouest : une montée en direction de Magné


L'importance du trafic


Plus il y a de voitures, moins nos concitoyens sont tentés d'enfourcher leur vélo. Il faut donc maintenir cette masse critique. Le faible développement des transports en commun y contribue aussi mais c'est un autre sujet.


Le système s'auto-alimente (on ne pourrait pas mieux dire) et nous allons voir comment. Pour des raisons qui nous échappent, certains conducteurs pourraient être tentés par le vélo. Mais tant qu'ils sont dans leur voiture, collectivement, ils dissuadent la pratique du vélo. C'est un excellent moyen de défense, certainement le meilleur de tous et le plus fiable. Un bon cycliste est celui qui utilise au maximum sa voiture.


Souvenons-nous en effet des épisodes de confinement, en l'absence de voitures les vélos se sont emparés de la route, et ont pris l'habitude de rouler partout sans être gênés. Heureusement cette parenthèse a été de courte durée, ils ont vite repris le volant.


En résumé


Le bilan est très favorable, le système de défense contre les vélos semble redoutablement efficace. Maginot et Vauban réunis n'auraient pas fait mieux. Il y a quelques brèches qui pourraient facilement être colmatées. Et prenez garde au projet de voie verte.


Si on fait le tour,

Avenue de Limoges, chaussée étroite, revêtement dégradé, un peu de dénivelé,

Vers Aiffres : chaussée étroite, circulation dense, deux grands giratoires, quelques aménagements cyclables sans continuité,

Vers St Jean d'Angély : pas d'aménagement cyclable, trafic dense, des giratoires,

Vers La Rochelle : le redoutable giratoire de Bessines, un 2e giratoire en remontant, une côte entre les deux, trafic très élevé,

Vers Magné : circulation dense, une côte, chaussée étroite

Vers Magné en longeant la Sèvre : itinéraire sinueux et peu roulant, le quai Métayer bien encombré par les voitures,

Vers Nantes : l'excellent rond-point Sicard et d'autres Giratoires pour y arriver, la rue Gambetta défoncée, trafic très dense

Vers Coulonges : une montée, un revêtement dégradé, trafic élevé

Vers Parthenay : une côte après les feux, un accès pentu depuis ce centre, beaucoup de circulation

Vers Paris, la montée de l'Avenue de Paris avec ses stops, beaucoup de trafic, la trémie, et encore des montées, la route de Paris interdite aux vélos


Où qu'on aille à vélo c'est un exercice périlleux ; soyez rassuré, dans l'ensemble la situation est donc plutôt satisfaisante, la ville est bien défendue. Un Vauban des temps modernes à qui on aurait demandé de bâtir des défenses contre le vélo n'aurait pas fait mieux.


Vive la République, vive la liberté de rouler, vive la France.

 
 
 

Comments


bottom of page